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Expressions issues de la mythologie

La pomme de Discorde : Eris, déesse de la discorde, n’est pas invitée au mariage de Thétis. Pour se venger, elle jette alors sur la table de cérémonie une pomme sur laquelle est inscrit : « Pour la plus belle des déesses ».Héra (épouse de Zeus), Athéna (déesse de la sagesse) et Aphrodite (déesse de la beauté) se disputent la pomme. Zeus, courroucé, demande, pour les départager, le jugement d’un mortel.

Ce sera Pâris, fils de Priam et Hécube, souverains de Troie, qui désignera Aphrodite car celle-ci lui a promis l’amour de la belle Hélène de Sparte (épouse de Ménélas, roi de Sparte). Pâris, envouté, enlèvera Hélène ; ce qui provoquera la guerre de Troie (également appelée Iliade par Homère).

Jeter la pomme de discorde, c’est donc créer une situation de conflit entre plusieurs personnes.

Le tonneau des danaïdes : Danaos, roi d'Argos plutôt "près" de ses sous, se dit qu'il ferait une économie substantielle sur le mariage de ses 50 filles si elles épousent les 50 fils de son propre frère Aegyptos. Cela ferait une seule cérémonie, moins de déplacements et de cadeaux et réduirait d'autant les frais. Et cela le débarrasserait en une seule fois du souci de marier sa progéniture. Cependant, un bruit court que l'un de ses futurs gendres aurait l'intention, une fois marié, de le rayer de la carte des vivants. Mais lequel ? Finalement devant l'incertitude, Danaos choisit un procédé radical, il demande à chacune de ses chères filles de poignarder son nouvel époux. Celles-ci, dociles et respectueuses des injonctions paternelles, exécutent la sentence, excepté Hypermnestre dont le mari Lyncée, respectant ainsi la prédiction, s'empresse d'éliminer Danaos. Les 49 autres sœurs ayant obéi sont précipitées par Zeus au Tartare et condamnées à remplir indéfiniment un tonneau percé de mille trous.

Le tonneau des danaïdes désigne donc une action vaine et infinie.

Le talon d’Achille : Thétis est une très belle néréide convoitée par Zeus et Poséidon. Thémis, conseillère de Zeus, lui apprend que le fils de Thétis sera plus puissant que son père. Les dieux décident donc de la marier avec le mortel Pélée. Ils ont un enfant qu'ils appellent Achille, et qui conformément à la prédiction sera plus fort que son père mais moins que les Dieux.

Mais Thétis, déçue d'avoir été obligée d'épouser un humain, voudrait bien rendre son fils immortel. Pour cela, elle frotte son corps avec de l'ambroisie dans la journée, et la nuit tombée le plonge dans le feu céleste.

Une autre version de l'histoire nous raconte que Thétis plonge Achille dans le Styx (le fleuve qui mène aux enfers). Surprise par Pélée qui croit qu'elle est en train de noyer leur fils, elle n'a pas le temps de le tremper complètement. Le talon par lequel elle le tenait n'a pas été imprégné par les eaux du fleuve infernal. Achille restera vulnérable à cet endroit.

Plus tard, à l'issue de la guerre de Troie, Pâris qui connaissait cette faiblesse lui décochera une flèche mortelle guidée par Apollon et qui le touchera au talon.

Le talon d’Achille désigne le point faible de quelqu'un.

Le supplice de Tantale : Tantale, fils de Zeus et roi de Lydie, a tout pour lui : il est riche, puissant et considéré comme supérieur à tous les mortels. Les Dieux en font leur favori et l'invitent souvent à leur table où il peut, à loisir, partager avec eux le nectar divin, l'ambroisie. Il leur est tellement proche qu'un jour il les convie à sa propre table ; et pour éprouver leur pouvoir et vérifier qu'ils sont bien aussi puissants qu'ils le disent, il leur sert à dîner son propre fils Pélops qu'il a égorgé et fait cuire à leur intention. Mais on n'abuse pas les Dieux aussi facilement et impunément. Zeus, horrifié de ce qu'il a découvert, ressuscite l'enfant et pour punir Tantale l'envoie aux Enfers. Là-bas, il est condamné à être dévoré par la soif devant un ruisseau qui se retire chaque fois qu'il essaie de boire, et par la faim devant un arbre dont les fruits s'éloignent quand il veut les cueillir.

Tantale est à l'origine de la dynastie des Atrides (du nom de son petit-fils Atrée), dynastie maudite connue pour son rôle dans la mort d'Agamemnon à son retour de la guerre de Troie (Agamemnon, assassiné par sa propre épouse Clytemnestre et son amant Eghyste, arrière-arrière-petit-fils de Tantale !).

Souffrir le supplice de Tantale, c'est ne pas pouvoir satisfaire un désir ou un besoin à portée de main.

La Boîte de Pandore : Ayant créé le monde et épuisé divers moyens de se divertir, les Dieux s'ennuient. Zeus demande à Japet, l'un de ses nombreux frères, de leur trouver une nouvelle distraction. Mais celui-ci se dit trop occupé et confie cette noble tâche à ses deux fils Prométhée et Epiméthée. Ce dernier prend l'ascendant sur son frère et décide de se lancer dans le projet dont il laissera son cadet juge au moment de le présenter aux dieux. Epiméthée crée donc tous les êtres mortels à partir d'une glaise informe tirée du sol de la terre et attribue à chacun diverses qualités : des pattes pour courir, des ailes pour voler, des nageoires pour nager, etc. Mais l'une de ces créatures est imparfaite : il s'agit de l'homme qui n'a ni fourrure, ni force particulière pour se défendre des autres êtres vivants. Son frère Prométhée le lui fait remarquer et pour l'aider décide de dérober le feu céleste afin d'en faire don à ces pauvres humains. Pour cela, il sera condamné par Zeus à rester enchaîné au sommet des montagnes du Caucase (JO d'hiver 2014 à Sotchi !) où un aigle majestueux vient lui dévorer le foie quotidiennement.

Epiméthée, quant à lui, va recevoir une punition plus subtile. On lui envoie Pandore, femme charmante et curieuse de tout, créée tout exprès par Zeus pour le châtier d'avoir conçu les hommes si prétentieux qu'ils se croient les égaux des Dieux. Avant de l'envoyer sur Terre, on a confié à Pandore une boîte contenant tous les maux et les maladies, ce qu'elle ignore naturellement mais avec l'ordre de ne pas l'ouvrir.

Evidemment, ce qui doit arriver arrive, et, poussée par sa curiosité maladive, Pandore ouvre cette boîte et tous les maux s'en échappent; seul l'espoir reste à l'intérieur, unique consolation.

Ouvrir la Boîte de Pandore, c'est s'exposer imprudemment à de graves dangers.

Jouer les Cassandre : Cassandre, fille de Priam - et donc sœur de Pâris- est réputée pour sa beauté. A tel point qu'elle est courtisée par le dieu Apollon lui-même dont on sait que les amours sont souvent malheureuses. Cassandre, qui n'est pas née de la dernière pluie, le sait bien et hésite à répondre favorablement aux avances du dieu des arts et de l'intelligence. Elle se méfie des beaux discours, et d'autant plus que les courtisans ne manquent pas. Mais Apollon a des arguments que n'ont pas ses rivaux : il promet à la belle princesse troyenne de lui donner le don de prophétie si elle s'offre à lui. Cassandre accepte mais en échange ne lui accorde qu'un baiser, tout en se moquant ouvertement de sa naïveté.

Apollon, qui ne peut reprendre le don qu'il lui a offert, le transforme afin de la punir de son arrogance. Furieux, il lui crache dans la bouche et Cassandre pourra continuer à prédire l'avenir mais personne ne la croira jamais. Il faut dire que chaque prédiction est précédée d'une crise d'épilepsie qui fait croire à ceux qui l'entourent qu'elle est devenue folle. Ainsi, elle annonce le malheur qui adviendra après le séjour de Pâris à Sparte ; elle prévoit également le danger qu'il y a à faire entrer dans Troie le cheval imaginé par le rusé Ulysse…

Les Troyens ayant perdu la guerre, elle est offerte comme esclave au roi Agamemnon qui la ramène avec lui dans son royaume de Sparte. Là-bas, c'est elle encore qui prédit l'assassinat d'Agamemnon et le sien (orchestrés par Clytemnestre, l'épouse d'Agamemnon, en compagnie de son amant Égisthe, digne descendant de la dynastie des Atrides).

Jouer les Cassandre, c'est annoncer un avenir (en général catastrophique) que personne ne veut croire.

Dédale, citoyen d'Athènes, est un inventeur, un sculpteur et un architecte génial. Son neveu Talos, jaloux de ses découvertes, veut lui voler ses secrets. Dédale qui n'est pas partageur, le précipite, sans autre forme de procès, du haut de l'Acropole et s'enfuit vers la Crète pour échapper aux poursuites judiciaires. Là-bas, le roi Minos accueille l'illustre créateur les bras ouverts.A cette époque, un magnifique taureau blanc écume l'île, dévastant champs et cultures, et semant la terreur partout sur son passage. L'animal devait être sacrifié par Minos suite à une promesse qu'il avait faite au dieu Poséidon. Mais le roi s'est renié et le dieu des mers, particulièrement courroucé, a rendu l'animal fou furieux.

Pasiphaé, épouse de Minos, entretient pour sa part une relation plutôt... "étroite" ... avec cet animal (c'est Poséidon qui pour se venger a rendu la reine amoureuse du taureau blanc). Elle demande à Dédale de créer un leurre pour échapper à la surveillance de son époux, sous la forme d'une statue en bois représentant une vache blanche qui sera placée dans un champ que le taureau fréquente régulièrement. Minos n'y voit que du feu, pensant apercevoir le taureau et pendant ce temps, Pasiphaé peut rejoindre son amant-animal. De leur union va naître un monstre mi- homme mi- taureau, le fameux Minotaure.Minos, qui a déjà été abusé une fois -et comment !-, ne s'en laisse pas conter à nouveau et ordonne à Dédale de concevoir le labyrinthe le plus complexe possible afin d'y enfermer cet aberration de la nature.C'est alors que Thésée, prince athénien, entre en scène. Il réussit, non seulement à éliminer le Minotaure, mais aussi à ressortir du labyrinthe, grâce au fil qu'Ariane (fille de Minos) lui a donné sur les conseils de Dédale qui lui avait révélé le secret pour en sortir.

Minos, furieux de voir que son piège n'a pas fonctionné (Thésée aurait dû mourir comme tant d'autres avant lui), fait enfermer Dédale et son fils Icare dans son propre labyrinthe, dont il ne peut sortir n'ayant pas de fil pour retrouver son chemin. Mais Dédale, fidèle à sa réputation d'inventeur génial, fabrique des ailes avec des plumes collées à la cire, pour son fils et lui-même. Tous les deux peuvent donc s'enfuir par les airs ; malheureusement, Icare en voulant s'approcher trop près du soleil, provoque la fonte de la cire et chute mortellement dans la mer. Dédale continue son vol vers la Sicile où il se réfugie chez le roi Cocalos. Celui-ci trop content d'accueillir un aussi fameux personnage, l'accueille volontiers et lui fournit la protection nécessaire contre les tentatives de Minos qui cherche vainement à se venger.

Le mot dédale est désormais passé dans le langage courant et désigne un labyrinthe particulièrement complexe.

Le fil d'Ariane : Thésée, prince athénien, est envoyé en Crète pour y être sacrifié dans le labyrinthe du Minotaure, monstre mi-homme mi- taureau. A son arrivée il croise Ariane la fille du roi Minos et c'est le coup de foudre ! Dédale, l'architecte du labyrinthe, n'est pas insensible à cet amour naissant et donne à Ariane une bobine de fil qui doit permettre à Thésée de retrouver son chemin. Le prince réussit à vaincre le Minotaure et grâce au fil d'Ariane, il retrouve la sortie.

Un fil d'Ariane désigne donc un moyen de se sortir d'une situation compliquée.

Le pactole : dans la ville du roi Midas, arrive un jour un vieillard ivre et titubant. Les passants commencent à se moquer de lui et pour le protéger, Midas lui offre l'hospitalité dans son palais.

C'est alors qu’on découvre que le pauvre hère n'est autre que Silène, précepteur de Dionysos. Le dieu apprend l'aide apportée par Midas à son ami fidèle et pour le récompenser lui fait savoir qu'il lui accordera ce qu'il désire. Midas, sans trop y réfléchir, demande que tout ce qu'il touche se transforme en or.

Très vite, il regrette son choix, constatant que ce don s'applique également à la nourriture ! Il demande alors à Dionysos d'être délivré de ce malheur, ce que le Dieu lui accorde bien volontiers. Il suffit à Midas d'aller se laver les mains dans le fleuve Pactole, lequel devient alors très riche en minerai aurifère et fera la fortune de quiconque ira y collecter les paillettes du précieux métal.

Toucher le pactole, c'est devenir très riche..

Tomber dans les bras de Morphée : Morphée est le fils d'Hypnos (dieu du sommeil) et Nyx (déesse de la nuit). Il est le dieu des rêves.

On le représente généralement jeune et avec des ailes de papillon, et des fleurs de pavot dans la main. Chaque fois qu'il touche quelqu'un, celui-ci s'endort immédiatement et fait de beaux rêves.

Tomber dans les bras de Morphée, c'est s'endormir et rêver.

Charybde et Scylla : Ulysse, grâce à la ruse, a vaincu la forteresse de Troie. Mais cela n'a pas été du goût de Poséidon qui n'aura de cesse de l'empêcher de rentrer en Ithaque, sa terre natale et son royaume. Pendant dix longues années, il va errer sur la Méditerranée, affrontant les dangers les plus terribles. Parmi ceux-ci, après avoir survécu à l'appel envoûtant du chant des sirènes, il va devoir emprunter un passage périlleux entre deux rochers qui abritent deux monstres terrifiants, Charybde et Scylla.

Charybde n'est autre qu'une grotte au-dessous du niveau de la mer, et qui engloutit tous les navires qui passent à sa portée, au moment du reflux (quand la vague est au plus bas) . Scylla est un monstre à six têtes portées par des cous immenses, ce qui lui permet d'attraper les marins qui ont le malheur de trop s'approcher. Ulysse a le choix entre 3 solutions :

- tenter sa chance avec Charybde au moment où la vague est haute (1 chance sur 2)

- passer entre les deux (mais il est à portée des deux dangers, risque total)

- effleurer le rocher de Scylla, et sacrifier 6 de ses hommes pour sauver le reste de l'équipage...

C'est bien sûr cette dernière solution qu'Ulysse retient, sans informer ses compagnons du risque mesuré qu'il prend et du sacrifice nécessaire d'une partie d'entre eux

Tomber de Charybde en Scylla, c'est passer d'un danger à un autre bien plus grave (aller de mal en pis).

La Corne d'Abondance : Chronos, ayant peur d'être détrôné par un de ses fils eut l'idée de les manger un par un à la naissance. Rhéa qui s'aperçut de l'horrible méthode usée par son mari eut le brillant stratagème de cacher ses fils (Zeus, Poséidon et Hadès) sur l'île de Crète, sur le mont Ida au milieu des Corybantes. Ces prêtres étaient chargés de célébrer Gaïa, et ils le faisaient d'une manière assez étrange : ils sautaient, couraient et frappaient avec leurs glaives sur de solides boucliers en airain. Résultat, tout ce vacarme assourdissant couvrait les pleurs de bébé Zeus et de ses frères.

Afin de nourrir les nouveau-nés, on leur attribua la chèvre Amalthée comme nourrice. Les années passèrent, les mini-dieux avaient grandi, ils étaient devenus des enfants qui s'amusent, gambadent, luttent et rivalisent d'adresse et de force.

Par malheur, un jour, Zeus sans le vouloir, arracha l'une des belles cornes d'Amalthée.

Plus tard, Zeus devenu adulte et se rappelant cet incident, décida pour se faire pardonner d'élever son ancienne nourrice au rang de constellation céleste (la constellation du Capricorne). Quant à la corne brisée, il l'offrit aux nymphes du mont Ida, avec le pouvoir de produire à volonté fleurs, fruits d'or et pierreries d’où son nom de Corne d'Abondance.

La Corne d'Abondance désigne une source inépuisable de bienfaits.

Etre médusé : Méduse est l'une des Gorgones, trois jeunes sœurs très séduisantes. Ayant séduit Poséidon dans le temple d'Athéna, celle-ci punit l'impudente en la transformant en dragon aux griffes de bronze, au regard pétrifiant et à la chevelure de vipères.

Persée, devant se faire pardonner son affront au roi Polydecte (il n'a rien apporté au mariage de ce dernier avec sa mère Danaé), est condamné à lui rapporter la tête de Méduse.

Aidé par Athéna, Hermès et Hadès, il part à la recherche de la Gorgone. Grâce au bouclier réfléchissant offert par Athéna, il réussit à s'approcher de Méduse sans la regarder et il la décapite. Pour éviter d'être pétrifier il met la tête dans un sac et la rapporte à Polydecte.

(pour plus d'informations, voir Pégase)

Etre médusé, signifie être frappé de stupeur.

Etre le sosie de quelqu'un : Zeus, pour séduire la reine Alcmène, prend l'apparence de son époux le roi Amphitryon, pendant que celui-ci est parti faire la guerre. Hermès, pour aider le maître de l'Olympe, se métamorphose à son tour en Sosie, l'esclave du roi de Thèbes. Quand ce dernier rentrera, le faux Sosie pourra avertir le faux Amphitryon. Et le tour est joué !

Etre le sosie de quelqu'un, c'est avoir une parfaite ressemblance avec quelqu'un.